mardi 1 mars 2011

Incendie Chez Régine aux quatre-chemins


Incendie Chez Régine aux quatre-chemins - Nous unir pour aider Régine

L'article est paru sur le site ci-dessus 


Le feu s’est déclaré Chez Régine, à La Chaze-de-Peyre (Lozère), lundi 28 février. Le bar restaurant, cher aux pèlerins, est détruit. L’été, cette halte célèbre sur la voie du Puy-en-Velay, accueille une centaine de pèlerins de Compostelle par jour. Nous ne pouvions rester sans réagir ! Retrouvez en bas de l'article comment apporter aide et soutien à Régine...



Quelques extraits des titres de presse communiqués par le Blog des Marcheurs

Régine : l’hôtesse des pèlerins« , Jean-Paul Couffin, La Dépêche (08/11/10)
Régine : l’hôtesse des pèlerins« , Jean-Paul Couffin, La Dépêche (08/11/10)
« Un incendie ravage un haut lieu du chemin de Saint-Jacques« , Mathieu Lagouanère, Midi Libre (01/03/11)
Elle est abattue. À travers la porte vitrée de la maison située à quelques mètres du bar-restaurant, celle dédiée aux pèlerins, elle assiste aux manœuvres des pompiers.
Impuissante. Et paniquée. « J’ai allumé le poêle à pétrole, raconte Régine Soulier, en tirant nerveusement sur sa cigarette. Et ça a fait boum. J’ai voulu le sortir, mais je n’ai pas réussi. » Ses cheveux, en partie brûlés, témoigne de cette lutte. Mais personne n’a été blessé.
Il n’était pas encore huit heures, hier matin, lorsque les flammes ont commencé à ronger le bar-restaurant des Quatre Chemins, dit Chez Régine, à La Chaze-de-Peyre. C’est un inséminateur qui passait à proximité qui a prévenu les pompiers.
« Lorsque nous sommes arrivés, la partie ERP (pour établissement recevant du public) et l’habitation du premier étage étaient en flammes, décrit le capitaine Serge Garrel, chef du centre d’Aumont-Aubrac. Notre première mission était de “couper” le feu au niveau du mur mitoyen avec la ferme. Et d’empêcher une éventuelle propagation au bâtiment des chambres d’hôtes, situé à moins de huit mètres. »

Sous l’effet des flammes, la toiture s’est rapidement effondrée. Et si finalement, ni la ferme ni le gîte n’ont été touchés par le feu, la partie bar-restaurant est totalement détruite. « Face à un tel spectacle, je suis désolé », se lamente le maire de La Chaze-de-Peyre, Denis Gras.
Car l’endroit est hautement symbolique. Entre Aumont-Aubrac et Nasbinals, Chez Régine était une halte mythique pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui passe juste le long du mur du café. Un lieu à part « qui accueillait jusqu’à une centaine de personnes par jour, l’été », selon la tenancière.
Ouverts en 1903 par les grands-parents de Régine Soulier, les Quatre Chemins ont accueilli des milliers et des milliers de marcheurs. Entre poules qui cavalent entre les tables, vaches aubrac à la porte et bavardages au zinc avec les gens du plateau, l’estaminet s’est taillé une sacrée réputation.

Une réputation qui doit essentiellement à Régine, tenancière à la gouaille aiguisée, qui prête ses caravanes ou laisse les tentes s’installer dans son pré lorsque le gîte d’étape est complet. « Putain, c’est pas vrai, lance-t-elle soudainement. Je ne vais pas pouvoir travailler cet été. » Si c’était le cas, c’est un haut lieu du “Camino” qui resterait fermé.
Maudites flammes.

S’aventurer sur le chemin de Saint Jacques, alors que le plateau de l’Aubrac ouvre grand ses ailes du désir, c’est comme déchirer une pochette-surprise. La part de loterie est grande, surtout lorsque la fin de journée arrivant, on se met en quête d’un lieu de repos pour pieds usés. Entre Aumont-Aubrac et Nasbinals, la découverte de cette pépite de l’insolite « Chez Régine » écarquille les pupilles. L’estaminet de poche dégage une ambiance Bagdad Café, made in Aubrac. Autour du zinc, le regard croise quelques gueules tout droit sorties de « Deliverance ». Une sorte de bout du monde hors du temps.
Dans la cuisine, on entend les coulemelles frétiller sur le gaz. « Pour les cèpes, cette année, c’est pas ça », peste Régine, la maîtresse de lieux, son éternelle Winston collée au bec. Chez elle, la traque des aristos des sous-bois tient du rituel automnal. Quand elle arrive à s’échapper. Car entre les piliers arrimés au zinc à la croisée des Quatre Chemins et les pèlerins enivrés de fatigue se jetant dans son gîte, la madone ne sait plus sur quel pied danser la gigue. « Et puis j’ai aussi les bêtes… », soupire-t-elle en lorgnant sur ses Aubrac aux yeux peints.
Le sourire gourmand, un octogénaire du plateau, tout en soufflant sur la mousse du houblon, s’amuse en regardant en coin un pèlerin griffonner des notes sur son carnet à spirales. Cette cohabitation et des tas d’autres détails croustillants font de « Chez Régine » un lieu teinté de surréalisme. « Certains ne veulent pas s’arrêter chez moi, parce que j’ai mes poules dans la cuisine et parce qu’il paraît que c’est sale », s’emporte la dame au grand cœur, « eh bien qu’ils aillent voir ailleurs ». Pas touche à des gallinacés auxquels elle tient comme à la prunelle de son regard de verre. Pas plus qu’elle n’accepte la moindre réflexion sur la manière de tenir son antre. Régine, on l’aime ou on la quitte.
Sur le « camino », elle compte ses pros et ses antis. Les seconds informés le plus souvent par la seule rumeur qui court du Puy jusqu’à Conques. Le débat, s’il devait avoir lieu, tournerait vite à l’eau de boudin. Les premiers s’avérant si majoritaires qui, s’ils l’osaient, transformeraient les lieux en république bananière. Sur le mur, entre quelques citations maison comme celle-ci « quand le coucou chante en avril, c’est que mars est fini », trône un cliché où Régine pose aux côtés de Jean-Pierre Raffarin.
Elle se la joue modeste, l’hôtesse des Quatre Chemins. « Raffarin, il est très sympa. Mais j’ai aussi reçu Poivre d’Arvor et Charlotte de Turkeim. Par contre il y en a un qui s’est fait passer pour Tapie ; il lui ressemblait, mais derrière ses lunettes noires, je ne suis toujours pas sûre que c’était lui… » D’un grand éclat de rire guttural, elle prend les habitués à témoin : « ça ne l’a pas empêché de payer à boire à tous les clients… ».
Un cœur gros comme ça, posé sur sa main, Régine se couperait en quatre pour rendre service. Jusqu’à devenir parfois le dindon de la farce de quelques pseudos pèlerins soi-disant désargentés, mais surtout plus grivois qu’honnêtes. Si raconter quelques mésaventures de ce type crispe son visage sec, la forte dose d’humanité qu’elle porte en elle ne succombe pas. Lorsque les chambres de son gîte d’étape affichent complet, Régine prête sa caravane ou ouvre gratuitement son pré aux canadiennes. « C’est normal », consent-elle, « sauf qu’une fois, on m’a dit que ma caravane était une maison de passe… » Ce qui ne l’a pas amusé du tout.
Ce matin, une légère gelée a blanchi le plateau. « Pour les pèlerins c’est la fin », soupire-t-elle. Sur l’étagère des alcools, la statuette de Santiago est en berne. Pour revoir ses apôtres, il devra attendre que le coucou rechante.

ET BIEN NON, NOUS N'ALLONS PAS RESTER SANS RIEN FAIRE POUR REGINE !!!

« Un incendie ravage un haut lieu du chemin de Saint-Jacques« , Mathieu Lagouanère, Midi Libre (01/03/11)
« Un incendie ravage un haut lieu du chemin de Saint-Jacques« , Mathieu Lagouanère, Midi Libre (01/03/11)
Plusieurs personnes nous ont alertés car elles souhaitaient apporter leur aide sans pour autant savoir comment.
Grâce à Anne, qui a contacté la Mairie de la Chaze de Peyre, qui a pu joindre Régine, nous avons maintenant l'accord pour organiser différentes actions pour venir en aide à notre chère Régine dans ce moment difficile.
Nous allons utiliser notre structure associative Webcompostella pour lancer une campagne de don en faveur de Régine.
Les dons seront adressés soit par Internet et le compte Paypal de l'Association (compte sécurisé) soit par envoi d'un chèque à l'ordre de l'Association accompagné d'un justificatif pour permettre de transmettre l'intégralité des sommes reçues à Régine avec le nom et les coordonnées des donateurs.
Nous comptons sur vous tous pour répondre présent à celle qui a tant donné pour les pèlerins de St-Jacques. 

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