Le lâcher-prise applicable aux pèlerins vers Compostelle inspiré d'un texte de G. Farcet.
Alors qu'est-ce que je tiens ? Que faut-il que je lâche ?
pas le bâton ? Non ! on peut garder le bâton mais on peut laisser tomber le bourdon.
Je tiens mon énorme ego, ma certitude d'être le plus fort. Moi, je suis seul contre tous les autres randonneurs ou pèlerins, touristes ou marcheurs du dimanche. Je ne suis pas avec les autres, je ne marche pas à côté d'eux. Je marche seul sur un chemin peu fréquenté. Je pars de ma maison. Je ne chemine pas sur le GR 65 ni sur le Camino Francès parce qu'il y a trop de monde. Et puis, je veux être seul, séparé des autres qui me feraient de l'ombre. Je veux que l'on m'admire moi et ma grande coquille bien en vue sur mon gros sac à dos.
Mais c'est difficile, j'ai peur tout seul, je n'ai pas le moral, je ne trouve pas d'hébergement. Mais quand les villageois m'accueille comme le seul pèlerin de l'année, je me sens important, tout puissant. J’existe et je parle de moi, je me vante, je me raconte.
Moi, je suis le plus fort.", voilà ma devise.
Moi, je refuse ce qui est
Moi, je veux qu’il fasse beau toute la journée demain,
Moi, je veux que les villageois me voyant passer m'admirent et me flattent ,
Moi, je veux tout contrôler et j'ai la prétention de tout contrôler.
Moi, Je refuse que ce qui est soit et je prétends mettre autre chose à la place.
Moi, je refuse ce qui est
Moi, je veux qu’il fasse beau toute la journée demain,
Moi, je veux que les villageois me voyant passer m'admirent et me flattent ,
Moi, je veux tout contrôler et j'ai la prétention de tout contrôler.
Moi, Je refuse que ce qui est soit et je prétends mettre autre chose à la place.
Je refais sans cesse mon chemin avec des "si" et des "quand", au nom de ce qui "devrait être", "aurait pu être", "pourrait éventuellement être", et mes pensées vagabondent dans le passé ou dans le futur. Il est bien rare que je sois vraiment " ici et maintenant " – alors même que je ne peux en fait être ailleurs qu’ici et à un autre moment que maintenant.
Que je le veuille ou non, je suis là où est mon postérieur, assis dans mon fauteuil devant mon écran et mon clavier. Même quand j'évoque mon passé de soi-disant glorieux pèlerin ou quand je prévois avec conviction mon futur cheminement exemplaire, je suis toujours ici et maintenant dans le présent,
Le passé comme le futur ne sont que des idées, mes idées fantasmées que je me fais de mon futur ou de mon passé.
Elles sont virtuelles et n'appartiennent pas à ce qui se passe ici et maintenant dans présent.
C'est ce que je tenais et que je lâche.
Je laisse tomber ma conviction d'être seul face à tous les autres. Je ne suis pas séparé des autres, je suis avec eux, à côté d'eux. Je suis en communion avec eux au sens propre (pas au sens religieux). Pour autant je suis moi, je reste moi mais je fais partie du groupe.
Je vais vers les autres, j'ai besoin des autres, les autres ont besoin de moi. Les autres ne me plus indifférents ; je ne les méprise plus même s'ils ne sont pas comme moi. Je ne suis plus le seul et unique propriétaire de mon chemin.
Mon ego reconnaît que les autres peuvent être différents.
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