Fixez la feuille sur laquelle vous allez dessiner sur la table avec du papier
collant ou sur la planche à dessin avec une pince afin qu’elle ne tourne pas.
Vous devez dessiner votre main dans une position compliquée — les doigts entrelacés, serrés ou croisés, comme vous voulez. Ce genre de position répond mieux aux fins de l’exercice que la main simplement ouverte et à plat, parce que l’hémisphère droit semble préférer la complexité.
Pour tenir la pose sans bouger la main, vous pouvez la poser confortablement sur un objet quelconque.
Avant de commencer votre dessin, prenez un peu de temps pour examiner votre main, fixez votre main du regard pour favoriser la connexion en mode cerveau droit (mode-D).
Evaluez l’angle que forme une ligne que vous choisirez avec la verticale ou avec l’horizontale.
Regardez à présent votre feuille et évaluez l’angle tel qu’il serait s’il était dessiné sur le papier.
Choisissez un espace, par exemple l’espace entre deux doigts. Fixez-le du regard jusqu’à ce que vous en voyiez le côté, là où il rencontre le côté de votre doigt. Essayez de repérer l’instant où votre esprit exécute la conversion vers le mode-D
Fixez des yeux un point quelconque du contour. Vérifiez-en l’angle par rapport à la verticale ou à l’horizontale. Regardez à présent votre feuille. A mesure que votre regard se déplace lentement le long du contour, votre crayon dessine ce contour au même rythme. Passez d’un contour à celui qui lui est adjacent. N’essayez pas de dessiner complètement le contour extérieur puis les formes intérieures. Il est beaucoup plus facile de passer d’une forme à celle qui lui est adjacente.
Comme dans le dessin de contour pur, votre crayon reproduira tous les côtés, prenant note des changements de direction les plus infimes et de chaque ondulation du contour. C’est une démarche silencieuse. Ne parlez pas. Ne nommez pas les parties de la main que vous dessinez. Vous travaillez avec des informations visuelles uniquement; les mots sont inutiles. Il n’est pas nécessaire d’essayer d’établir des relations logiques, car toutes les informations visuelles se trouvent là, sous vos yeux.
Concentrez-vous sur ce que vous voyez ; évaluez silencieusement la longueur d’une ligne par rapport à une autre ; la largeur d’une forme par rapport à une autre ; l’écartement d’un angle en le comparant à un autre; et l’endroit d’où semble partir un contour par rapport à celui que vous venez de dessiner.
Ne jetez un coup d’oeil à votre feuille que pour localiser un point ou pour vérifier des proportions. Vous devez passer les quatre-vingt-dix pour cent de votre temps à scruter la main que vous dessinez, tout comme pour la méthode du contour pur.
Quand vous arriverez aux o-n-g-l-e-s (nous ne nommons pas les choses, je vous le répète), ne dessinez pas les ongles eux-mêmes mais bien les formes qui les entourent.
De cette manière vous éviterez que certains symboles infantiles refassent surface. Le cerveau gauche ne dispose d’aucun nom pour les formes autour des ongles. D’ailleurs, si vous éprouvez des difficultés avec un élément quelconque, passez à l’élément qui lui est adjacent ou avec lequel il possède un côté en commun.
Tout ce dont vous avez besoin pour dessiner se trouve sous vos yeux.
Cet exercice consiste simplement à reproduire ce que vous voyez.
Pour ce faire, il n’est pas besoin de penser. Comme il vous suffit de percevoir, d’observer et de reproduire ce que vous voyez, le dessin vous semblera facile. Vous vous sentirez confiant, détendu et absorbé, fasciné par l’aisance avec laquelle tous les éléments s’assemblent comme dans un puzzle parfaitement conçu.
Commencez maintenant à dessiner. Dans quelques minutes vous serez passé à l’état mental particulier du mode-D mais vous n’avez pas à y penser. Vous avez sciemment créé les conditions pour que s’accomplisse la conversion, et elle se produira bientôt sans effort de votre part.
Votre dessin révélera probablement des erreurs de proportions ou d’orientation. Mais ce n'est pas grave. Vous apprenez à dessiner.
C'est un bon exercice que tu nous livre là! Juste une petite remarque, ça aurait été plus compréhensible avec des illustrations accompagnant le texte parce que la lecture justement freine le passage en mode D (c'est un code à traduire par le cerveau). Mais bravo ce n'est pas évident d'expliquer ce genre d'exercice et je trouve que tu t'en es bien sorti. Il y a des remarques dont je me souviendrai sûrement après plusieurs mois.
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